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Lettre ouverte à la Commission des Psychologues

 

Contrairement à ce que certains veulent faire croire, de très nombreux psychologues s’opposent également à la loi de Maggie De Block concernant l’exercice de la psychothérapie.

Ils dénoncent aujourd’hui à travers une lettre ouverte l’opacité de fonctionnement de leur organe professionnel, la Commission des Psychologues, à laquelle ils sont obligés de cotiser pour pouvoir porter le titre de psychologue…. Sans être entendus !

Pour être signataire de cette lettre, cliquez sur ce lien :

https://goo.gl/forms/KRzbuA4WJSr8IseB2

Lettre ouverte à la Commission des Psychologues

Nous, psychologues, écrivons ce courrier pour exprimer notre profond désaccord avec le fonctionnement de la Commission des Psychologues.

Nous nous vivons comme pris en otage par la Commission des psychologues qui exerce son rôle consultatif auprès des autorités de manière opaque. Nous sommes en effet légalement obligés de payer une cotisation à une institution qui œuvre pour l’avenir de notre métier sans consulter la plus grande partie de ses affiliés. Nous considérons cela comme un déni de démocratie.

Nous dénonçons la domination, au sein de la Commission, d’une seule manière de concevoir notre profession, celle de la FBP (Fédération Belge des Psychologues), qui dispose de 14 sièges sur 16, alors que cette association ne représente que 3500 psychologues sur les 10661 affiliés à la Commission (Rapport annuel 2015). Qu’est-ce qui justifie cette écrasante majorité ? De quel droit une seule fédération, ne représentant qu’un tiers des affiliés, fait-elle la loi aux autres ?

Un fonctionnement qui porte préjudice au métier de psychologue

La FBP soutient clairement la politique actuelle de paramédicalisation des psychologues de la Ministre De Block.
Or, nous ne sommes pas d’accord avec cette évolution de notre profession : elle porte préjudice à notre métier. En effet, nous considérons qu’il s’agit d’une vision simpliste de l’être humain et de son fonctionnement psychique qui contribue à une détérioration de la qualité des soins. De plus, en réservant l’exclusivité de la pratique psychothérapeutique aux seuls psychologues cliniciens, orthopédagogues cliniciens et médecins, la modification de la loi sur les psychothérapies votée en 2016 nie toute la richesse des formations possibles en Belgique et contribue à diminuer les exigences de formation. Les compétences futures des psychologues seront à n’en pas douter moindre qu’aujourd’hui.

Être inféodés à une autre profession (le corps médical) porte atteinte à notre liberté d’action, aux compétences qui peuvent nous être reconnues et met à mal l’espace de parole et la confidentialité. Ce sont les bases même du métier qui sont malmenées sans que la majorité des psychologues puisse dire quoique ce soit.

Un manque de transparence

En acceptant de participer aux réflexions sur « le profil de compétence des psychologues cliniciens » (rapport annuel 2015) sans nous rendre compte du contenu, la Compsy renforce son manque de transparence et nous empêche de lui accorder la confiance qu’elle est censée nous inspirer. La matière concernant le psychologue clinicien touche directement la réforme de M. De Block. A nouveau la même question se pose : quelle a été la position de la Commission sur cette question connaissant la majorité pro-De Block de la FBP ? Nous ne savons pas, l’opacité est maintenue.

Une mission de consultation exercée sans concertation

La Commission compte utiliser le montant très conséquent des cotisations thésaurisées pour promouvoir des études « utilisées dans le cadre consultatif de » leur « rôle vis-à-vis des autorités » (Rapport annuel 2015). Nous n’avons pas eu la possibilité d’exprimer notre avis à ce sujet, ce qui montre à nouveau l’impossibilité de se faire entendre au sein d’un organe que nous finançons. Inévitablement, ce sera l’organisme dominant, la FBP, qui fera prévaloir ses intérêts en termes d’études. Comment ces « études » seront orientées, au vu de la position de la FBP ? C’est aussi une question qui nous préoccupe.

En acceptant sans réagir qu’une seule organisation professionnelle fasse la loi au sein des organes de décision, la Commission nie la pluralité des approches propre à notre fonctionnement démocratique. Pourquoi ne se préoccupe-t-elle pas du fait que 7000 des psychologues qui lui versent une cotisation n’aient pas la parole en son sein ? Pourquoi ne pas penser un système qui permette à chacun de faire valoir son avis, en encourageant par exemple à une affiliation à une association professionnelle représentative et en partageant mieux le nombre de sièges, par exemple ?

Nous sommes dans ce qui ressemble à de l’abus de pouvoir... chèrement financé par nos poches !
Le montant annuel touché par la Commission doit s’élever à plus de 600.000 euros grâce à nos affiliations (et ceci sans compter l’argent économisé). Nous sommes en droit de demander des comptes sur l’usage qui en est fait.

Nous exigeons :
- Plus de transparence, par des comptes-rendus réguliers publiés sur le site,
- Que la Commission se dote d’un mécanisme de concertation pour l’ensemble de ses affiliés,
- Qu’elle rende ses avis consultatifs, passés comme futurs, aux autorités, accessibles à tous les affiliés. Rien dans la loi ne prévoit cette mise au secret.
- Qu’elle signale que l’affiliation à une association professionnelle permettra d’avoir une voix au sein des organes décisionnaires.

Puisque nous ne pouvons être entendus comme psychologues à l’heure actuelle, certains d’entre nous ont choisi de retarder le payement de leur cotisation pour se manifester. En tout état de cause, avec ou sans payement de la cotisation 2017, nous tenons à vous signifier par cette lettre que nous attendons vivement de réelles propositions de concertation démocratique.

Nous n’hésiterons pas à nous adresser aux autorités compétentes si cette situation d’abus perdure.

Veuillez recevoir l’expression de nos sentiments distingués,

Lettre ouverte - Open brief PDF

Psychologues, vous pouvez marquer votre désaccord de trois manières :

  1. Si vous avez déjà payé votre cotisation, vous pouvez signer cette lettre ouverte en cliquant sur ce lien : https://goo.gl/forms/KRzbuA4WJSr8IseB2 ,
  2. Si vous ne l’avez pas encore payée, vous pouvez signer la lettre et retarder le payement de votre cotisation. Il est légalement prévu d’avoir un retard 45 jours avant de devoir la payer (Arrêté ministériel du 18 novembre 2015, art. 2)
  3. Ne pas la payer, ce qui expose à ne plus pouvoir porter le titre de psychologue.



Contact lettreouvertecompsy@gmail.com

Publié le 29/12/2016