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Qui soutient la loi ?

 

« La loi de 2016 sur la psychothérapie est une (dure) réalité depuis le 1er septembre. Ses impacts désastreux sur notre métier, sur nos pratiques, sur nos patients, et plus largement sur notre société, semblent évidents pour la plupart d’entre nous, professionnels. Nous connaissons tous, ou faisons partie, de fédérations ou associations qui luttent et se révoltent. Et pourtant, force est de constater que beaucoup d’instances sont en accord avec cette loi et l’appuient.
Lesquelles ?
Qui soutient la loi de Maggie De Block ? »

La loi de Maggie De Block sur la psychothérapie a été adoptée à 79 votes pour, 30 contre et 18 abstentions. Pour rappel, la loi Muylle de 2014 avait, elle, été votée à 100 pour, 1 contre et 34 abstentions.

Le gouvernement actuel est donc majoritairement pour cette loi, les partis de l’opposition n’ont pas réussi à faire contre-poids. Alter-Psy avait, de son côté, lancé au moment du vote une campagne mailing pour tenter de sensibiliser le MR, seul parti de la majorité francophone dont les élus avaient soutenu la loi Muylle sous la précédente législature.

(Pour rappel : http://www.alter-psy.org/Interpellation-des-deputes-MR-Action-mailing-29-juin-2016.html).

Actuellement, Laurette Onkelinx et Muriel Gerkens restent, à notre connaissance, les parlementaires les plus actives dans la défense du métier de psychothérapeute, tel que nous l’entendons.

Côté terrain, la communication de la Ministre De Block fait passer en force le message d’une large concertation avec les associations professionnelles.
Nous savons pourtant que peu d’associations ont été reçues et encore moins entendues, à l’exception notoire de la Fédération Belge des Psychologues (FBP).

La seule association qui soutient de manière évidente la loi actuelle est bien la FBP. Ses représentants ne s’en cachent d’ailleurs pas et déploient beaucoup d’efforts pour la promouvoir.

Telle qu’elle se présente sur la page d’accueil de son site internet « La FBP est l’association professionnelle nationale de tous les licenciés/diplômés de master en psychologie. Elle a pour mission de diffuser les connaissances de la psychologie scientifique, de la promouvoir dans la société et de défendre les intérêts des psychologues et de leurs clients. La FBP surveille la qualité de ses propres membres et représente les psychologues, entre autres auprès des autorités. »

La FBP compte environ 2500 membres (dont une majorité de psychologues néerlandophones) et dispose donc de beaucoup de moyens.

En ce qui concerne la Commission des Psychologues, elle semble également communiquer dans le sens de la loi.
La Commission des Psychologues est un organe auquel toutes les personnes disposant d’une licence universitaire ou d’un master en psychologie sont obligées de s’inscrire, via une cotisation, afin de « porter » le titre de psychologue.

En mars 2016, une journée a été organisée par la Commission, afin que Maggie De Block puisse venir informer ses membres de son projet de loi.
Aucune consultation avec les adhérents et cotisants de la Commission des Psychologues n’a été mise en place, que ce soit avant ou après cette journée.

Et pourtant, depuis le vote en juin et l’entrée en vigueur de la loi en septembre, le directeur de la Commission des Psychologues (en fonction depuis 2011 et qui, pour la petite histoire, est resté jusqu’en 2014 trésorier de… la FBP !) a décidé d’informer ses membres des dispositions à prendre afin d’ « être en règle » avec la loi sur les professions de santé mentale, et plus largement, avec la réforme des soins de santé.
A aucun moment ces changements majeurs n’ont été remis en question, malgré l’absence évidente de consensus au sein de la Commission.

Il semblerait que cela soit dû à une présence majoritaire de la FBP dans les rangs décideurs de la Commission. Les psychologues qui défendent une autre vision, (notamment ceux appartenant à l’APPPsy et l’UPPsy : voir « Qui s’oppose à la loi ? », FAQ, à venir) n’y sont pas suffisamment représentés.

Du côté des étudiants, nous entendons beaucoup de soutien à la loi. Cela est dû à un des piliers de la campagne de (dés)information du cabinet De Block et de la FBP : « A bas les charlatans ! ».
Certains étudiants semblent croire que les psychothérapeutes qui ne sont pas issus des filières universitaires les privent de la possibilité de trouver un emploi et que, par dessus la marché, ils font n’importe quoi avec les personnes en souffrance psychique.

Les représentations qui sont massivement véhiculées par les acteurs susmentionnés, révèlent une grande confusion, entretenue par la nouvelle loi, entre la psychologie clinique universitaire et la psychothérapie, ainsi qu’une profonde méconnaissance du terrain professionnel.
Nous y pointons également les limites de certaines formations universitaires « monopiste », qui promeuvent une pensée unique autour de l’humain (voir FAQ : Qu’est-ce l’ « Evidence-Based » ?)

La position d’Alter-Psy :

Nous sommes profondément en opposition avec la loi Maggie De Block, ses fondements, le discours qu’elle véhicule sur la profession et sur l’humain, et ses conséquences au niveau individuel, professionnel, culturel et sociétal, voire social.

Nous nous insurgeons également contre le « kidnapping » de notre pratique par la santé mentale et donc par la santé. Nous pensons que notre profession se nourrit principalement des sciences humaines (dont la psychologie fait partie !), et que la santé mentale n’est qu’un des domaines possibles de son exercice.

Nous attirons l’attention sur les nécessités actuelles de nous informer, sensibiliser, mobiliser, de nous engager, de nous unir (en mettant au moins entre parenthèses nos divergences), de nous donner les moyens de faire entendre notre voix. Tout cela ayant comme but de faire le poids face au bloc de ceux qui soutiennent la loi et qui donnent l’impression d’être majoritaires.

Publié le 26/11/2016